Avec Spotizi, Sumi Agro veut structurer le marché du drone

« Pour aborder les défis du milieu agricole, les outils traditionnels ne suffisent plus, et c’est pourquoi il y a une vague d’outils numériques qui arrive », a introduit Thierry Castel, président de Sumi Agro France, vendredi 6 octobre, lors d’une conférence de l’agrofournisseur à Paris. Mais ce phénomène a, d’un côté, perdu les utilisateurs dans la masse d’innovations et, de l’autre, rendu certains prestataires peu visibles. Alors pour remettre un peu d’ordre et « évoluer de la mise en marché de produits vers une logique de services », Sumi Agro lancera, le 23 octobre, Spotizi, une plateforme numérique de services gratuite.

Des prestations à choisir en ligne

Avec Spotizi, Sumi Agro « accélère l’accès aux innovations de pointe », assure Guillaume Pagès, responsable prospective chez Sumi Agro. En effet, cette plateforme met en relation les agriculteurs, les distributeurs, les Cuma... avec des télépilotes et des prestataires spécialisés dans les nouvelles technologies.

En s’inscrivant gratuitement sur Spotizi, les acteurs agricoles auront accès à une panoplie de prestations. À ce jour, le catalogue en possède plus de 45, organisées en quatre catégories : la captation et le traitement d’images, la réalisation de travaux, la formation à l’utilisation de drone et la R&D. Une fois la ou les prestations choisies, les clients pourront effectuer leurs demandes. Et ça, c’est nouveau, selon Thierry Castel : « En s’intéressant aux différents types de plateformes numériques disponibles sur le marché, on s’est rendu compte qu’en agriculture, la réservation en ligne n’existait pas, ni en France, ni à l’international. »

Des devis en moins d’une journée

Ainsi, sous 24 heures, des devis de plusieurs fournisseurs anonymes et certifiés par la plateforme seront envoyés. En effet, afin d’assurer la qualité des services proposés, les prestataires souhaitant intégrer Spotizi devront répondre à un cahier des charges. Et ce sont eux qui couvriront les coûts de fonctionnement de la plateforme avec « une commission inférieure ou égale à 10 % par prestation », précise Guillaume Pagès.

De plus, la mise en concurrence des différents prestataires via Spotizi « va réguler le marché du drone qui va alors devenir de plus en plus attractif, ajoute-t-il. Jusqu’à présent, ce marché n’était pas structuré et donc peu compétitif. » D’ailleurs, Sumi Agro n’attend pas moins de 40 prestataires inscrits dès la première semaine.

Objectif : 20 000 réservations par an en 2026

Pour Thierry Castel, les distributeurs ont un vrai intérêt à devenir des acteurs clés de Spotizi, puisque, plus il y a de surfaces, plus il est possible de négocier. En tout cas, Sumi Agro souhaite se positionner « comme un leader sur le service d’outils numériques en France. C’est une porte ouverte à beaucoup de choses », se projette Thierry Castel. La société aspire à ce que 40 % des prestations par drone soient réalisées via Spotizi d’ici trois ans et à plus de 20 000 réservations annuelles.